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Relation entre la conscience et le cerveau (Jean-Pierre Gerbaulet, Pr. Marc Henry)

J'avais envie de partager avec vous cet article de Jean-Pierre Gerbaulet et de Marc Henry. Voici une relecture et traduction de l'article original :




Résumé

À travers une expérience de pensée sur l'observation de l'intellect humain par lui-même, les auteurs proposent de démontrer que, contrairement à ce que postulent de nombreux neuroscientifiques, la conscience n'est pas le produit des assemblées de neurones. Ils avancent que la conscience préexiste à tout système matériel et que cette perspective pourrait révolutionner notre compréhension de la relation entre le cerveau et la conscience.

Introduction

La nature de la conscience représente un défi majeur pour les cultures occidentales, fortement ancrées dans la méthode scientifique pour comprendre les phénomènes naturels. Ce problème, souvent qualifié de "problème difficile", réside dans la difficulté à expliquer comment des processus physiques peuvent engendrer des expériences subjectives. Les cultures orientales, par contraste, abordent ce problème sous un angle philosophique, comme l'illustrent l'hindouisme et le bouddhisme, où la conscience est souvent considérée comme un élément fondamental de l'univers.

Différentes visions occidentales

En Occident, trois principales visions s'affrontent pour aborder ce "problème difficile" :

  1. Physicalisme : Cette vision moniste postule que les lois physiques sont suffisantes pour expliquer à la fois l'esprit et le corps. Cette position, héritière du matérialisme, suppose que toutes les expériences mentales peuvent, en fin de compte, être réduites à des processus physiques, comme les interactions entre neurones dans le cerveau. Cette approche est supportée par des figures historiques telles que Démocrite et Épicure, et elle continue d'influencer une grande partie de la recherche neuroscientifique moderne.

  2. Dualisme : Cette position, défendue par des philosophes comme Platon et Descartes, soutient que l'esprit et le corps sont deux substances distinctes. Selon cette vision, les processus mentaux et physiques sont réels mais fondamentalement différents, ce qui rend leur interaction un sujet complexe, souvent débattu sous le terme de "problème corps-esprit".

  3. Illusionnisme : Cette théorie radicale, soutenue par des philosophes contemporains tels que Daniel Dennett, propose que la conscience est une illusion créée par le cerveau. Selon cette perspective, l'idée même que nous avons une conscience serait un produit de mécanismes cognitifs, sans réalité indépendante.

Une nouvelle approche inspirée de la pensée orientale

Face à ces approches, nous proposons une nouvelle perspective, inspirée de la pensée orientale. Cette perspective suggère que la conscience préexiste à tout système matériel, y compris les neurones ou le cerveau. Une telle approche renverse la vision classique de la relation cerveau-esprit en affirmant que la conscience ne peut pas émerger simplement de l'activité neuronale, mais qu'elle est au contraire une condition préalable à l'existence de tout phénomène matériel.

Définitions et bases scientifiques

Nous définissons la conscience comme l'outil qui nous permet de donner du sens à l'information, qu'elle soit traitée par l'intelligence ou perçue directement par les sentiments et l'intuition (qualia). Dans cette perspective, la conscience n'est pas un simple épiphénomène de l'activité cérébrale, mais une réalité fondamentale qui structure notre perception de la réalité. Notre démonstration implique l'existence de dimensions supplémentaires en dehors de notre cadre habituel d'espace-temps à quatre dimensions. Ces dimensions supplémentaires permettent à la conscience de jouer un rôle plus vaste et plus profond que celui reconnu par la science matérialiste classique.

Expérience de pensée

L'expérience de pensée que nous proposons repose sur le concept de métacognition, la capacité de l'esprit à s'observer lui-même. Cette capacité, souvent étudiée en psychologie évolutive, est considérée comme un outil de survie propre à l'humanité. Aristote fut l'un des premiers à écrire sur la métacognition dans ses œuvres "De l'âme" et "Parva Naturalia". Aujourd'hui, la métacognition est également étudiée dans les domaines de l'intelligence artificielle et de la modélisation, car elle est essentielle à la compréhension des systèmes émergents.

Dans cette expérience, le sujet (l'observateur) et l'objet (ce qui est observé) sont identiques, mais ils opèrent à des niveaux chronologiques et hiérarchiques différents. Cette situation se résume par la relation entre cinq éléments fondamentaux : la conscience, le sens, l'information, l'activité, et les neurones. Chacun de ces éléments interagit avec les autres selon une hiérarchie qui place la conscience au sommet.

Relation hiérarchique entre conscience et matière

  1. Conscience et sens : Dans cette relation, la conscience est la source qui donne du sens à l'information. Comme un logiciel donne vie au matériel d'un ordinateur, la conscience donne vie à l'information en lui attribuant un sens, ce qui confère à la conscience une antériorité fonctionnelle sur le sens.

  2. Sens et information : Le sens émerge de la comparaison entre différentes informations dans un contexte donné. Selon John Wheeler, tout dans l'univers pourrait être fait d'information. Dans notre expérience de pensée, cela signifie que la conscience sélectionne et organise les informations pour créer des "objets" ou "choses" différenciées par leur contenu informationnel.

  3. Information et activité : L'information n'est pas statique; elle est dynamique et peut être transférée entre différents "pools" d'information, influençant ainsi leur évolution. Cette dynamique nécessite l'introduction du concept d'"activité", qui combine l'énergie et l'entropie, et qui est supérieure à l'information en termes hiérarchiques.

  4. Activité et neurones : L'activité, en tant que manifestation de l'information, précède l'apparition de la matière, représentée ici par les neurones. Les neurones, bien qu'étant des unités de traitement de l'information, ne sont que le support matériel de processus plus fondamentaux, comme la conscience et l'activité.

Synthèse et implications pratiques

De cette analyse, ils déduisent que la conscience précède et conditionne l'existence de tout système matériel, y compris les neurones. Nous formulons ainsi une loi fondamentale : la conscience préexiste aux neurones et ne peut pas être une propriété émergente de leur activité.

Cette loi a plusieurs implications :

  1. Indépendance de la conscience : La conscience existe indépendamment des neurones, ce qui implique que notre esprit pourrait, en théorie, subsister même en l'absence d'activité cérébrale.

  2. Origine de la matière : La matière elle-même pourrait trouver son origine dans la conscience, inversant la relation traditionnelle où la matière serait primaire.

  3. Conscience non-locale : Si la conscience est à l'origine de la matière, il est probable qu'elle soit non-locale, c'est-à-dire qu'elle ne soit pas confinée à un point de l'espace-temps.

  4. Fractalisation conceptuelle : Cette hiérarchie peut être vue comme une fractalisation conceptuelle, où chaque niveau de réalité découle du précédent dans une cascade de complexité croissante.

  5. Conséquences pour les pratiques thérapeutiques : Cette perspective pourrait éclairer l'efficacité des médecines traditionnelles, qui utilisent des énergies subtiles et la conscience pour guérir, contredisant ainsi les neurosciences classiques.


Les expériences en cours ou projetées par l'Institut de Recherche N-LIGHT, et ses partenaires, visent à explorer ces contradictions et à valider cette nouvelle approche de la relation entre la conscience et le cerveau.


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